Voici en quelques lignes l'essentiel de toute cette affaire :
Le CONI affirme disposer les preuves qu'Alejandro Valverde est impliqué dans l'affaire Puerto, et a laissé 15 jours, à compter de jeudi dernier, aux avocats de Valverde pour préparer sa défense. Si cette défense n'est pas convaincante, Alejandro pourrait être suspendu 2 ans, d'abord sur le territoire italien par le CONI, puis sur tout le globe par l'UCI.
Il y a cependant une confusion juridique dans cette affaire :
tout tourne en fait autour de ces fameuses preuves que le CONI affirme détenir. Le problème est le suivant : théoriquement, le CONI (Comité Olympique Italien), qui n'est pas une autorité judiciaire publique, n'avait pas le droit d'utiliser la poche de sang n°18 de l'affaire Puerto pour la comparer à une poche de sang d'Alejandro. La poche de sang n°18 est en effet une pièce à conviction de l'affaire Puerto, et le CONI n'était pas autoriser à y disposer sans l'accord du Tribunal supérieur de justice de Madrid (qui est censé la détenir) - et encore moins à l'utiliser.
En résumé, si preuves il y a (ce dont on ne peut que supposer, puisque le CONI ne les a jamais présenté à Valverde et ses avocats), elles n'ont pas été acquises de manière légale et ne sont donc pas valables juridiquement !
Cela aurait pu s'arrêter là pour Alejandro, mais malheureusement, la RFEC (la Fédération Espagnole de Cyclisme), qui l'a toujours protégé depuis la révélation de l'affaire Puerto en 2006, a visiblement décidé d'éclaircir une bonne fois pour toute cette affaire. On apprend en effet aujourd'hui que, poussée par le Conseil National du Sport, organisme gouvernemental espagnol, elle vient de demander au juge d'instruction de l'affaire Puerto l'autorisation d'avoir les poches de sang trouvées chez le docteur Fuentes. Et ceci dans le but de comparer ces poches de sang avec celles dont disposent l'UCI (depuis que les coureurs ont signé la charte éthique de l'UCI, des tests peuvent en effet être réalisés sur leur sang) ! En somme, tous les coureurs suspectés d'être dans l'affaire Puerto pourraient être prochainement déclaré coupable (ou innocent), et seraient suspendu !
Nous ne pouvons donc désormais plus qu'espérer que cette annonce ne soit que des paroles en l'air - il est en effet possible que la RFEC demande les poches de sang de l'affaire Puerto uniquement pour se donner bonne conscience, et qu'elle ne fera jamais de comparaison avec le sang de coureurs. C'est donc désormais notre unique (et mince, car le Conseil National du Sport va quand même veiller à ce que la procédure soit faite) espoir - à moins, bien sûr, qu'Alejandro soit réellement innocent dans l'affaire Puerto...
sources : El Pais - As