Les tractations concernant l'équipe dans laquelle Alejandro effectuera son retour devraient bientôt débuter, si ce n'est déjà fait. Si la Movistar apparait clairement comme la favorite, il serait naïf de penser qu'aucune autre offre intéressante ne sera proposée à Alejandro. Pour rappel, lors du dernier transfert d'équipe du Murcian, en 2004, au moins 7 équipes avaient été intéressées, malgré la clause de résiliation de contrat de 2 millions d’euros de contrat qui le liait avec la Kelme (même si toutes ces équipes n'étaient pas forcément prêtes à payer la clause). D'ailleurs, la Liberty Seguros était la grande favorite, avant qu'Alejandro ne s'engage finalement aux côtés d'Eusebio Unzue...comme quoi !
Alejandro a toujours dit que la Movistar serait son option n°1, mais dans le même temps il n'a jamais cessé de répéter qu'il étudierait également les autres offres. Tout dépendra, d'un côté de l'offre financière de la Movistar (qui semble être l'équipe la plus intéressante sportivement), et de l'autre côté de la volonté des autres équipes de l'engager : si certaines équipes à gros budget (Columbia, Rabobank, Sky, Garmin, Katusha...) décident de mettre le paquet pour ce faire, il y aura suspens. Souvenons-nous de l'intersaison 2006-2007, où Alejandro avait sérieusement tergiversé après la proposition de la T-Mobile qui lui avait proposé un contrat mirobolant (finalement, Unzue avait revalorisé son salaire pour pouvoir le conserver)...
Mais Alejandro a-t-il réellement envie de s'engager ailleurs qu'à la Movistar ? Qui sait s'il n'a pas simplement l'intention de faire un peu monter les enchères pour s'assurer de disposer à la Movistar d'un bon salaire ? A ce propos, notons que s'il a certes été un moment le coureur le mieux payé du peloton, sa valeur "monétaire" ne ressort pas forcément renforcée de sa suspension - surtout si l'UCI va au bout de sa nouvelle idée, à savoir priver les coureurs effectuant leur retour de suspension des points UCI acquis ces dernières années (points décisifs pour les équipes, car conditionnant en particulier l'accès au Pro-Tour donc aux plus grandes courses).
Dans tous les cas, c'est en étudiant la concurrence que l'on se (re)-rend compte que la Movistar est bel et bien l'équipe idéale pour Alejandro. Alors étudions :
(bien évidemment tout ceci n'est que pronostics, je ne me base sur aucune information, aucun scoop, à propos de la future destination de Valverde !)
1 FAVORITE
Movistar, ex-Caisse d'Epargne, a été l'équipe d'Alejandro durant 6 saisons, de 2005 à 2010 (son contrat s'est achevé le 31 décembre dernier).
Outre le fait qu'Alejandro s'y est toujours senti à l'aise et continue d'être proche de l'équipe (il a participé en février au stage de début de saison à Majorque), la formation d'Eusebio Unzue compte plusieurs atouts : sa nationalité (très grande majorité de coureurs espagnols, et calendrier tourné vers l'Espagne), sa solidité pour les courses par étapes, son absence de grand leader, et son envie affichée de réengager Alejandro. Autant de critères cumulés qu'on ne retrouve pas ailleurs. Financièrement parlant, ce n'est pas à priori la mieux dotée mais si les deux parties - les dirigeants de la Movistar d'une part, Alejandro de l'autre - acceptent de faire un effort pour trouver un compromis, cela devrait passer. A moins qu'une des équipes suivantes ne bouscule la donne, à l'instar de la T-Mobile en 2006-2007...
9 CHALLENGERS
Rabobank pourrait être l'équipe la plus à même de concurrencer Movistar pour faire signer Alejandro. Avec LL Sanchez, Garate et Freire dans ses rangs, il s'agit de la seule équipe de très haut niveau comportant quelques Espagnols (dont un bon ami d'Alejandro !), et c'est un critère important. Doté d'un budget de 15 millions d'euros, elle distance de plus largement la Movistar (8 millions) sur ce point. Néanmoins elle compte déjà Gesink pour les ardennaises et le Tour, LL Sanchez pour les courses d'une semaine, Freire pour certaines grandes occasions, ce qui fait finalement peu de place pour Alejandro.
Sky est une équipe cosmopolite, ambitieuse et disposant d'un solide budget (11 millions d'euros), trois critères 
correspondant à priori pour notre champion. En manque de résultats sur les plus grandes courses, elle pourrait chercher à engager un grand leader pour 2012, en complément de Boasson Hagen et de Wiggins, Lovkvist et Rogers, tous décevants respectivement sur les classiques et les Grands Tours ! Sky se trouve d'ailleurs régulièrement en concurrence avec la Movistar sur le marché des transferts : elle n'a pas hésité à "piquer" Uran et Zandio à Unzue au dernier intersaison, ainsi que Portal au précédent, et va sans doute faire signer pour 2012 le jeune colombien Henao, qui aurait potentiellement pu intéresser la Movistar ; chez Sky, Valverde ne serait donc pas totalement dépaysé, surtout qu'il retrouverait là-bas un autre Espagnol, Flecha. Toutefois, pour donner mon opinion, j'avoue que cette équipe ne m'apparait pas comme une équipe de "winners", comme elle voulait nous le faire croire à son arrivée à grand renfort de marketing ; au contraire, je ne lui vois aucune réelle réussite.
HTC - Columbia, l'équipe la plus prolifique du peloton, aurait le budget (15 millions) et la "philosophie" si je puis dire (vouloir le meilleur) pour accueillir Valverde. Elle dispose toutefois déjà de solides et prometteurs coureurs pour les courses par étapes avec T.Martin, Van Garderen et P.Velits. De plus, la présence de Cavendish exclut la possibilité de monter une équipe 100% consacrée au classement général sur le Tour. Mais les choses peuvent changer d'ici à l'an prochain (depuis le temps qu'on annonce Cavendish sur le départ)...
Saxo Bank : Tant qu'il y a Contador, les chances que Valverde rejoigne Riis paraissent infimes. Contador n'est certes pas assuré de pouvoir courir en 2012, mais la décision du TAS à ce propos n'est pas attendu avant un petit bout de temps...Néanmoins, avec Riis on peut s'attendre à tout ; qui sait s'il n'est pas déjà projeté vers la prochaine saison, dans le cas où Contador serait suspendu ? Ce ne serait pas étonnant de la part de quelqu'un habitué à diriger les plus grands coureurs du moment (avant Contador, il y a eu les Schleck et Cancellara, Sastre, Basso, Hamilton, Jalabert) et qui avait approché Contador dès le printemps 2010, alors qu'il dirigeait encore les frères Schleck !
Garmin : A pour objectif de devenir n°1 mondiale. Elle parait tout de même très bouchée, et plus tournée vers les classiques que les Grands Tours. Mais l'équipe de Vaughters pourrait justement chercher à compenser ce déséquilibre et à s'offrir un coureur brillant toute la saison, sur les courses par étapes (surtout) comme sur les ardennaises...
RadioShack : Certes, Brajkovic et dans une moindre mesure Machado sont appelés à devenir les nouveaux leaders de l'équipe américaine sur les Grands Tours, et 
Klöden, Leipheimer et Horner tiennent encore très bien la route cette saison, mais à moyen et long termes, une fois les "anciens" partis ou sur le déclin, la formation de Bruyneel ne semble pas très solide. Un nouveau (grand) leader serait le bienvenu, et il n'y en a pas cinquante sur le marché pour l'an prochain...Seul (gros) hic : le sponsor RadioShack s'arrête à la fin de saison. Difficile, dès lors, de négocier (avant le Tour) avec Valverde tant que l'avenir de l'équipe n'est pas assurée...
Geox ne figure pas parmi les top teams, et c'est un véritable handicap pour Menchov et Sastre, qui ne vont pas pouvoir courir le Tour (entre autre) cette année. Néanmoins, avec un troisième grand leader espagnol (et quel leader !) en la personne de Valverde, les organisateurs de courses ne pourraient plus se permettre de ne plus inviter Geox. C'est la seconde équipe espagnole du circuit (Euskaltel étant un cas à part), ce qui est un atout non-négligeable. Sur Twitter, Alejandro s'est abonné au profil de Matxin, le manager de Geox...un signe ? Pas forcément, car il suit aussi par exemple Bruyneel ! En tout cas, Geox pourrait se montrer intéressé par Valverde, et celui-ci ne pas rejeter l'offre dans un premier temps. Mais objectivement, qu'offre de plus Geox par rapport à la Movistar ? Même financièrement, je doute que Matxin puisse proposer véritablement plus qu'Unzue.
Astana : Une équipe plus solide qu'il n'y parait (en plus de Kreuziger et Vino, citons Inglinsky, Tiralongo, Fofonov, Gasparotto, Masciarelli, Di Grégorio, sans parler de Kiserlowski qui va s'affirmer cette année...), où avait d'ailleurs signé Pereiro après avoir quitté la Caisse d'Epargne, et en manque de leader (surtout à partir de l'an prochain, Vino arrêtant à la fin de la saison). Mais mettra-t-elle le paquet pour engager Alejandro ? Il n'est même pas dit qu'elle soit intéressée par le Murcian.
Katusha : Aurait les moyens financiers et peut-être la volonté (surtout qu'avec le départ probable de Pozzato vers la Lampre, une place de leader se libère...), mais compte déjà Rodriguez,
qui a franchi un pallier par rapport à son niveau d'il y a deux ans, quand il courrait aux côtés d'Alejandro (et de Losada, lui aussi passé chez Katusha cette année) à la Caisse d'Epargne. Les deux Espagnols risqueraient donc de se marcher sur les pieds. D'un autre côté, cela ferait tout de même un joli duo...et un adversaire de moins à affronter. Mais Purito, émancipé de la tutelle de son ancien leader, verrait-il d'un bon oeil le retour de celui pour qui il s'est sacrifié plusieurs années durant ? Pas sûr du tout !
LES IMPROBABLES :
Leopard : Avec les Schleck, Cancellara et Fulgsang, ça parait déjà bien bouché. A moins que Valverde n'accepte de renoncer à ses ambitions pour le Tour, ce qui serait très surprenant...
BMC : A certes l'argent qu'il faut, mais est trop tournée vers les classiques ; pas le style du tout de Valverde. Et a déjà Evans.
VacanSoleil : réputation trop sulfureuse. Ca ne serait pas un choix judicieux du point de vue de l'image.
Liquigas et Lampre : elles sont italiennes !
Omega Pharma et Quick Step : un champion Espagnol comme Valverde dans une équipe Belge, ça serait très très étonnant. Moreno avait choisi Omega il y a deux ans, mais il n'est pas du même calibre que Valverde ! Lefévère, manager de la Quick Step, cherche certes un leader pour les Grands Tours depuis longtemps, mais son équipe manque de solides grimpeurs et rouleurs, capables d'épauler un leader sur le Tour...
Euskaltel : Pas la politique de la maison. A déjà, de plus, S.Sanchez dans le même registre.
Les françaises : Pas les moyens, et pas le style (surtout pour AG2R depuis le raté Mancebo...).