Ce lundi 11 mai 2009 restera-t-il donc comme une journée noire pour Valverde ? Pas vraiment, en fait, car la décision du CONI n'est, fort heureusement, pas décisive pour Alejandro : il a en effet déclaré, comme prévu dans ce cas-là, qu'il ferait appel auprès du Tribunal Arbitral du Sport, qui l'avait déjà innocenté sur cette même affaire en 2007, même s'il est vrai que le contexte était alors différent.
Valverde n'était pas présent à Rome mais il était représenté par trois avocats, plus son agent. Cette représentation n'a donc pas suffi pour éviter une suspension, mais au fond, est-ce une réelle surprise ? Le CONI a martelé ces derniers mois sa détermination à faire suspendre Alejandro, alors, on voit mal comment l'issue du procès aurait pu être autre, sachant que le juge était en fait le CONI lui-même, qui se cachait derrière un "tribunal" (notez les guillements) dont on n'a pas vu l'utilité, vu qu'il était tout sauf objectif, et par conséquent incompétent pour juger Valverde.
Les réactions des défenseurs d'Alejandro convergent vers cette idée d'inobjectivité du CONI ; parmi elle, une agréable surprise, celle de l'équipe Caisse d'Epargne (plus exactement Abarca Sports, la structure de l'équipe espagnole), qui dans un communiqué estime que la décision du CONI est "injuste, obsolète et réalisée par un organisme manifestement incompétent, après une procédure entachée d'irrégularités et dans laquelle n'ont pas été respectées les garanties de défense minimales que n'importe quel sportif doit avoir." Après ce premier paragraphe, on ne peut plus avoir de doute sur le soutien qu'apporte la Caisse d'Epargne à Valverde, soutien formulé explicitement dans un paragraphe suivant : "nous appuyons pleinement Alejandro dans l’interjection en appel nécessaire afin que des instances supérieures, et sans doute plus objectives que le CONI, annulent dans les plus brefs délais la sanction injuste prononcée aujourd’hui".
La Caisse d'Epargne annonce également que si le recours d'Alejandro devant le TAS aboutit, "sachant que cette décision peut déterminer la non participation de notre coureur au prochain Tour de France, ce dernier passant sur le territoire italien", elle entreprendra des actions en justice contre "les responsables tant personnels qu’institutionnels de la résolution annoncée ce jour", imitant la décision de Valverde, prise il y a quelques jours, de poursuivre en justice le procureur anti-dopage du CONI.
Valverde s'est lui-même déclaré dans un autre communiqué "indigné par cette sanction injuste", et réaffirme que le seul organisme compétent pour le juger est la RFEC. Francis Lafargue, chargé des relations publiques à la Caisse d'Epargne, a également réagi sur l'antenne de la webradio RTL - L'Equipe, estimant que la décision du CONI "n'est pas une surprise" et espérant que la décision du TAS sera "beaucoup plus objective que celle qui a été infligée aujourd'hui à Valverde" (écouter sa réaction en intégralité).
D'autre part, le directeur du Tour de France, Christian Prudhomme, a confirmé qu'avec cette interdiction de courir sur le territoire italien, Valverde ne pourra prendre le départ de la prochaine Grande Boucle, celle-ci passant en Italie lors de la 17e étape.
Dès lors, il devient donc obligatoire pour Alejandro de se faire acquitter devant le TAS, au risque de rater sa saison (centrée autour au mois de Juillet) et ce même si l'UCI n'étend pas sa suspension au monde entier (ce qui parait déjà improbable).